Le livre des rêves
Le livre des rêves de Sylvain Michelet, Roger Ripert et Nicolas Maillard a été publié en 2000 chez Albin Michel pour diffuser une synthèse de toutes les recherches sur le rêve. Il nous apporte en quelques traits bien clairs, des idées passionnantes à méditer avant d’aller se coucher. Exemples :
Page 27, on est avertis dans le chapitre : Le temps des croyances, Mésopotamie, un monde menaçant : "Selon les mythes mésopotamiens, les dieux étaient à l’origine obligés de travailler pour vivre, jusqu’au jour où l’ingénieux Enki créa les humains pour souffrir à leur place".
Et depuis, on vit dans une société esclavagiste. On n’a droit qu’à des mensonges, du racket, des guerres et de la pollution. Du coup, le rêve est important pour aider à supporter cette société prédatrice, purement matérialiste et sans âme.
Puis, pages 38 et 39, on lit :
Les quatre états ou l’inversion des modèles
La théorie des quatre états vise à décrire l’expérience humaine sous ses différentes formes possibles, quelles que soient les conditions de vie ou de culture.
− Le premier état est la veille, « connaissance des objets externes dont le domaine est celui de la manifestation grossière », dit la mandukya Upanishad (M.U.). C’est l’état de base, le premier pas de toute réalisation.
− Vient ensuite l’état de rêve : « qui a la connaissance des objets internes et dont le domaine est le monde de la manifestation subtile » (M.U.). « Pendant le rêve, dit la Fraçna Upanishad, l’esprit expérimente son magique pouvoir d’accroissement. Ce qu’il a vu, il le revoit ; ce qu’il a entendu il le réentend. » « A l’état de rêve, insiste la kaivalyopanishad, l’âme incorporée goûte le bonheur et le malheur d’un monde des vivants construit par sa propre illusion. »
− « Mais pendant le sommeil sans rêve, ajoute le même texte, tout ayant disparu, enveloppée d’obscurité, l’âme se dirige vers une forme de bonheur. » « Celui qui est dans cet état devient Un, s’identifie avec la connaissance intégrale, est rempli de béatitude. Il connaît en dehors et au-delà de toute condition spéciale » (M.U.). Dans le sommeil profond, dernier état « naturel », l’âme s’approche de l’union avec l’universel, de la pleine conscience.
− Le quatrième état ne peut être décrit que par des négations. « les sages pensent qu’il ne connaît ni les objets externes ni les objets internes, ni à la fois les uns et les autres. Il est invisible, non agissant, incompréhensible, indéfinissable, impensable, indescriptible. Il est unique, plénitude de Paix et de Béatitude, sans dualité (M.U.). La direction est donnée. Rêver n’est pas une descente vers l’irréalité des imaginations, mais le début de l’ascension hors de l’illusion du réel, que le sommeil sans rêve poursuit et que le nirvana, éveil véritable, parachève. Cette inversion complète est un concept difficile à accepter par les Occidentaux, pour qui la conscience est synonyme d’activité spéculative du mental.
Tout le livre est bon, bien mis en pages, bien relié, vous pouvez en faire votre livre de chevet.